Tout ce qu’il faut savoir sur l’indemnité d’éviction commerciale

Tout ce qu’il faut savoir sur l’indemnité d’éviction commerciale

Lorsqu’un contrat de bail commercial arrive à échéance, le bailleur est en droit de refuser son renouvellement. Dans ce cas de figure, le preneur peut légalement prétendre à une compensation financière sous la forme d’une indemnité d’éviction. Quelles en sont les modalités ? Comment est-elle fixée ? Qui peut en déterminer le montant ?

 

Nous faisons un tour d’horizon complet dans cet article.

 

  • L’indemnité d’éviction commerciale, de quoi parle-t-on ?
  • Les modalités de fixation de l’indemnité d’éviction
  • Comment est fixé le montant de l’indemnité d’éviction ?
  • Le versement de l’indemnité d’éviction commerciale

L’indemnité d’éviction commerciale, de quoi parle-t-on ?

L’indemnité d’éviction a pour objectif de réparer le préjudice causé au preneur, dont le renouvellement du contrat de bail lui a été refusé par le bailleur. Notons que l’indemnité d’éviction n’a de sens que si le preneur a réellement subi un préjudice. Si ce n’est pas le cas, il n’y a pas lieu de verser de compensation financière.

Indemnité principale et indemnités accessoires

L’indemnité d’éviction comprend une part principale et peut être complétée d’indemnités accessoires.

La part principale : pour évaluer la part principale de l’éviction, il faut regarder si l’activité du preneur est transférable ou non. Si c’est le cas – et que le préjudice est inférieur à la perte du fonds – alors le montant de l’indemnité correspond à la valeur du droit au bail. Si l’activité n’est pas transférable, on regarde alors la valeur du fonds :

 

  • si celui-ci est supérieur au droit au bail, l’indemnité correspond à la valeur du fonds ;
  • s’il est inférieur au droit au bail, l’indemnité correspond à la valeur du droit au bail.
 

Les indemnités accessoires : quant aux indemnités accessoires, elles peuvent prendre plusieurs formes :

 

  • Frais de déménagement ou de réinstallation dans un local semblable ;
  • Frais et droits de mutation pour accompagner l’achat d’un nouveau fonds ;
  • Frais de double loyer, si le locataire doit verser deux loyers simultanés le temps de la réinstallation ;
  • Indemnités de licenciement, dans le cas où l’éviction requiert un licenciement de personnel ;
  • Frais liés au paiement d’indemnités de résiliation de contrats ;
  • Indemnité de perte de logement, dans le cas où le bail compte des locaux d’habitation ;
  • Préjudice lié à la perte d’activités accessoires ;
  • Indemnité de ‘trouble commercial’ pour pallier la gêne due à l’éviction.

Les modalités de fixation de l’indemnité d’éviction

La fixation de l’indemnité d’éviction d’une négociation et relève d’un enjeu stratégique pour les deux parties :

 

  • de son côté, le bailleur souhaite récupérer le local dans les meilleurs délais ;
  • de l’autre, le preneur souhaite rester sur les lieux le plus longtemps possible.
 

L’indemnité d’éviction peut être fixée d’un commun accord entre le bailleur et son locataire. En cas de désaccord, c’est généralement au tribunal de commerce que revient cette tâche. Sur la base d’un rapport d’expertise, c’est le juge qui obtient le dernier mot quant au montant de l’indemnité. Pour ce faire, il identifie les éléments du fonds pour lesquels il demande réparation et il chiffre les préjudices.

Le versement de l’indemnité d’éviction commerciale

Le bailleur peut contraindre le preneur de quitter les lieux à partir du moment où ce dernier s’est acquitté de l’intégralité de l’indemnité d’éviction. Si l’une des parties n’honore pas ses obligations, elle encourt des poursuites judiciaires :

 

  • le bailleur refuse de verser l’indemnité ;
  • le locataire refuse de quitter les lieux en temps et en heure.
 

Note : il existe des cas de figure dans lesquels le bailleur n’est pas contraint de verser l’indemnité d’éviction :

 

  • le locataire ne remplit pas les conditions pour bénéficier de la propriété commerciale ;
  • l’immeuble est reconnu insalubre par l’autorité administrative et constitue un danger pour ses occupants ;
  • le bailleur dispose d’un motif légitime pour refuser le versement de l’indemnité au preneur (exemple : refus d’honorer le contrat).

L’expertise immobilière comme appui juridique

L’indemnité d’éviction peut être une affaire complexe à gérer, tant pour le bailleur que pour le preneur. En cas de doute ou de désaccord, les deux parties peuvent faire appel à un cabinet d’expertise immobilière. Les experts mandatés interviennent en toute indépendance et rédigent un rapport d’expertise complet qui aidera les parties ou le juge à déterminer le montant de l’indemnité. Chez LAMY Expertise, nos experts vous accompagnent et répondent à vos questions immobilières, juridiques, financières et techniques.

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